mercredi 7 mars 2018

ZAD NDDL - À nos soutiens, contre la présence policière sur la D281


Comment Macron militarise l'espace social




Depuis 3 semaines, la zad vit une énorme présence policière. Sous prétexte d’encadrer des machines de travaux, entre 20 et 50 fourgons des gendarmes mobiles occupent la D281 tous les jours, empêchant les gens d’emprunter la route et engageant une opération de fichage et de harcèlement. Il faut bien imaginer ce que cela représente : des centaines de gendarmes mobiles à quelques mètres de lieux de vie, entravant nos déplacement et nous isolant les un.e.s des autres.


On constate que cette opération policière a des objectifs moins banals que protéger une débroussailleuse. Il y a un énorme programme de fichage et de surveillance : des passages réguliers de l’hélico et d’un drone, la présence d’un camion avec caméra télescopique et une antenne d’écoute, des physionomistes, et la prise d’images vidéo constante. En plus de surveiller et ficher, les flics ont visité (comprendre par là : entrer et tout retourner) plusieurs lieux de vie en l’absence de leurs occupant.e.s, et une voiture a été embarquée. Il y aussi un objectif d’intimidation, avec un dispositif énorme arrivant parfois avant l’aube comprenant des camions bâchés la première semaine avec présence d’armes à feu automatiques, en plus des unités du PSIG et une unité antiterroriste. On se demande d’ailleurs combien coûte une telle opération…

Où on sommes-nous ? Actuellement, les travailleureuses ont débroussaillé les bords de la route et curé les fossés, et illes sont en train de refaire des entrées de champs. Ensuite, illes refont la chaussée, puis la peinture et la signalisation. Les dates de fin du chantier ne sont pas claires, mais si la situation ne change pas, cela signifie une présence de gendarmes mobiles sur la route jusqu’à fin mars, date à laquelle le gouvernement annonce expulser les « occupants illégaux ».

Des engagements pris à l’oral devant des occupant.e.s et des naturalistes par le département n’ont pas été respectés. Le débroussaillage a été fait plus près que prévu, les fossés surcreusés malgré le fait que c’est pas la période pour du curage complet à cause des habitats des amphibiens, et plusieurs entrées de champs ont été enlevées. De notre côté, il y a eu plein d’efforts pour que les travaux puissent bien se passer, avec deux cabanes démontées et une troisième déplacée.

La position des occupant.e.s, qu’on tient depuis des discussions collectives entamées au début des travaux, c’est qu’on veut laisser les travaux validés collectivement se poursuivre. On exige la transparence autour des travaux, et l’obtention des documents des travail et d’études, y compris celui de leurs experts environnementaux, pour validation collective. On exige que la route soit adaptée pour tout.e.s, y compris les habitant.e.s proches, et dans cette optique qu’elle soit limitée en vitesse à 50km/h avec des sections à 30 et des ralentisseurs. Et on exige que les demandes des naturalistes soient prises en compte.

À partir d’aujourd’hui, on exige que la présence policière cesse. L’état profite de ce prétexte pour faire du harcèlement et du fichage. À quelques jours du début des négociations avec l’état et à quelques semaines des éventuelles expulsions, leur présence est une provocation. On peut facilement imaginer que leur stratégie est d’augmenter la tension sur la zone et d’espérer le dérapage qui permettra aux médias et au gouvernement de montrer qu’il y a ici des radicaux à expulser. Si la demande de retrait des policiers et gendarmes n’est pas entendue, nous nous organiserons pour faire en sorte qu’ils partent. On demande aux comités de soutien de rester attentifs.

Il y a plusieurs vidéos qui témoignent, comme celles-là :


Des occupant.e.s, le 23 février 2018.
 

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